Eaux navigables : La colonisation et la consolidation de l’espace marin dans le nord-ouest du Pacifique, 1840-1940 – Jesse Robertson –doctorant en histoire, Université de Victoria
Biographie
Jesse est doctorant en histoire à l’Université de Victoria. Il possède une expérience professionnelle comme consultant en histoire. Il a mené des études sur l’histoire orale, les connaissances traditionnelles et l’utilisation des terres, ainsi que des recherches archivistiques pour le gouvernement, des entreprises privées et des clients autochtones. Il a écrit des rapports pour Parcs Canada et la Commission des lieux et monuments historiques du Canada, et a rédigé une entrée historique dans l’Encyclopédie canadienne. Il a présenté les résultats de ses recherches actuelles à la Société historique du Canada et à un récent atelier sur les histoires côtières canadiennes organisé par le Wilson Institute for Canadian History de l’Université McMaster. Jesse siège actuellement au conseil d’administration de l’organisation Friends of the BC Archives.
Résumé
Ma thèse porte sur la région transfrontalière du nord-ouest du Pacifique pendant la période de crue du colonialisme et vise à mettre au grand jour un précurseur essentiel et un apôtre de la colonisation européenne. Les cartes hydrographiques, les instructions nautiques et les aides à la navigation côtières (notamment les phares, les bouées et les cornes de brume) ont engendré un certain savoir qui faisait partie intégrante des projets de mobilité des colons et de leur accès aux terres, aux ressources et aux environnements marins. Au XIXe siècle, la navigation côtière était dangereuse et souvent coûteuse, comme en témoignent les innombrables navires et vies perdues dans ce qui est devenu le « cimetière du Pacifique ». Les connaissances nautiques et les dispositifs de navigation étaient nécessaires pour que les navires puissent approvisionner les nouvelles colonies, amener les colons, extraire les ressources et discipliner les peuples autochtones. La Grande-Bretagne, le Canada et les États-Unis ont déployé des infrastructures de navigation pour projeter leur puissance et consolider les revendications de souveraineté des États sur des environnements marins éloignés. Pourtant, la navigation maritime ne peut être comprise uniquement comme une imposition coloniale. Cette thèse montre que le succès de la navigation parrainée par l’État dépendait dans une large mesure des connaissances, de la main-d’œuvre, des technologies et des réseaux sociaux autochtones. Elle présente donc une histoire négligée de rencontres et de négociations qui ont sous-tendu le concept d’eaux navigables, révélant la contingence et les conséquences à long terme de l’impérialisme maritime, tout en montrant comment les aspirations du pouvoir colonial ont été façonnées et modifiées en fonction des circonstances locales uniques.