Biographie
Emily Belmonte vit en Ontario et est étudiante de premier cycle en sixième année à l’Université York, dans les programmes de baccalauréat ès arts avec spécialisation en histoire et de baccalauréat en éducation; elle compte obtenir en juin 2022 un diplôme d’enseignante certifiée de l’Ontario. Passionnée de l’histoire et des études autochtones, elle a eu l’honneur de rédiger une communication qui met en lumière l’histoire des Chippewas, des Ojibwés des plaines et des Cris des plaines, signataires du Traité no 1 au Manitoba. Cette communication a été rédigée sous la supervision du professeur Sean Kheraj et s’est vu décerner les prix Odessa Prize for the Study of Canada du Robarts Centre for Canadian studies et Meilleur essai au niveau du premier cycle en Études canadiennes du Réseau d’études canadiennes.
Résumé
Cette thèse intitulée « Understanding Treaty One: Subsistence and Survival, 1871-1881 » comprend une synthèse des connaissances sur l’histoire de l’expansion coloniale du Canada dans le Nord-Ouest et met l’accent sur l’histoire environnementale afin d’établir le fondement de l’interprétation du Traité no 1 et de la première décennie suivant sa mise en œuvre. La thèse s’appuie sur des sources de premier ordre, dont des documents relatifs au Traité no 1, et sur des documents internes du ministère des Affaires indiennes. La thèse affirme que le gouvernement canadien a négocié des traités avec les peuples autochtones de l’Ouest du Canada, lesquels ont été utilisés comme outil officiel de cession des terres et d’extinction des titres, dans le but d’étendre sa souveraineté dans le Nord-Ouest. Néanmoins, ce n’était pas l’intention ou l’esprit de la discussion dans les années 1870, car les signataires autochtones considéraient les traités comme une entrée en relation de nation à nation et comme un moyen d’assurer et de renouveler leurs moyens de subsistance dans un avenir incertain et de partager la terre et ses ressources avec les colons. Le concept selon lequel les peuples autochtones ont été obligés de « céder » leurs terres à l’État ne faisait pas partie des négociations; les autochtones ne pouvaient même pas concevoir cette idée d’une cession de territoire, car ils n’avaient pas le pouvoir de le faire et ne possédaient pas la terre. Par conséquent, dans l’interprétation du Traité no 1 et de tous les traités, il est fondamental de comprendre le point de vue des autochtones, car ils n’avaient aucune intention de céder le contrôle des terres, selon la conception occidentale, leur seule intention initiale étant de partager la terre et son abondance.
La thèse veut démontrer que les signataires autochtones du Traité no 1, au Manitoba, étaient des participants actifs et des négociateurs chevronnés qui ont signé les traités afin de garantir la sécurité alimentaire et l’aide gouvernementale lors de leur transition à une économie principalement agraire. Elle promet aussi d’examiner l’idéologie raciste qui imprègne l’incompréhension à la fois intentionnelle et involontaire des questions territoriales posées dans la signature du Traité no 1, notamment l’incapacité du gouvernement fédéral de respecter les modalités du traité écrit et son refus complet des modalités de l’accord verbal qui étaient au cœur des négociations. À la fin du XIXe siècle, les peuples autochtones du Canada étaient vulnérables et cherchaient une relation avec le gouvernement colonial pour sauvegarder leur avenir. Par une analyse du Traité no 1 et de sa mise en œuvre dans les années 1870, cette communication examine les thèmes suivants : (1) la mesure dans laquelle la maladie, le changement écologique et la rareté de nourriture ont influé sur la conclusion du traité; (2) l’influence de la subsistance comme facteur ayant amené les peuples autochtones à considérer l’agriculture comme leur nouvelle base économique; (3) la façon dont le gouvernement canadien a utilisé le système des réserves, l’extension des droits de propriété privée et la Loi sur les Indiens pour déposséder les peuples autochtones; (4) l’attitude de darwinisme social du gouvernement canadien dans ses tentatives d’assimiler, de civiliser et de christianiser les peuples autochtones.