Description/résumé de la recherche :
De façon générale, la recherche d’Angela explore les politiques de la perte selon les lieux où elles sont mises en œuvre. Sa ville natale, Vancouver en Colombie-Britannique, et plus particulièrement le quartier Downtown Eastside, oriente fortement sa recherche. Le travail d’Angela, résidente d'origine mixte nippo-canadienne (blanche/non blanche) ayant des racines dans le quartier Downtown Eastside, est influencé par l’héritage de violence du quartier, d’une part, et par la résistance de la communauté, d’autre part.
Le point de départ de son projet de doctorat porte notamment sur un refrain de plus en plus répandu dans le discours public sur le quartier Downtown Eastside : la violence dans le quartier est le résultat d’un traumatisme. Bien que cette affirmation puisse être vraie, le projet d’Angela part du principe que ce refrain dissimule plus d’information qu’il n’en dévoile. En réunissant la littérature sur le traumatisme et la mémoire, la douleur et la santé publique, Angela cherche à révéler les complexités – et, surtout, les enjeux – de l’affirmation selon laquelle la violence dans le quartier Downtown Eastside est le résultat d’un traumatisme. En même temps, en examinant de plus près les dynamiques uniques qui façonnent ce quartier, Angela tente, dans son projet de recherche de troisième cycle, de démontrer l’importance de bien réfléchir au traumatisme propre au lieu.
Alors que son projet de doctorat porte surtout sur les traumatismes, ses travaux universitaires récemment publiés portent, quant à eux, sur les formes de violence découlant spécifiquement de la pénurie de logements abordables au Canada. Entre autres, un article (coécrit avec Sophie Lachapelle de l’Université d’Ottawa) analyse la réponse du gouvernement local et des autorités de santé publique à la COVID-19 à Kingston, en Ontario, et affirme que les efforts de gestion de la COVID-19 – qui comprenaient le retrait forcé et successif des personnes des campements de tentes – ont exacerbé le risque de souffrance et de décès de la population itinérante de Kingston, et ce, même s’ils ont été faits au nom de la « santé ». Un autre article met l’accent sur l’hôtel Astoria, un établissement à chambres individuelles dans le quartier Downtown Eastside de Vancouver, afin d’amener à réfléchir à l’éthique de la recherche sur la douleur et la perte, en particulier dans les communautés ayant fait l’objet d’un nombre surabondant de recherches. (Citations ci-après.)
Sophie Lachapelle et Angela May. “A Matter of Life and Death: Exploring the Necropolitical Limbo of Kingston’s Housing Crisis in the Era of the COVID-19 Pandemic”. The Annual Review of Interdisciplinary Justice Research, vol. 10. (Cliquez ici)
Angela May. “Beyond Pain Narratives? Representing Loss and Practicing Refusal at the Astoria Hotel”. Loss, numéro spécial de Urban History Review, vol. 48, no 2, 2021. (Cliquez ici)
Biographie :
Angela May (née Kruger), doctorante, travaille avec la Dre Amber Dean au Département d’anglais et d’études culturelles de l’Université McMaster. Son projet de doctorat porte sur l’effet du traumatisme dans le quartier Downtown Eastside de Vancouver. Angela est également écrivaine, activiste communautaire et artiste en arts visuels. Sa première grande œuvre d’art public, une vidéo créative intitulée dear community, examine les politiques relatives à la présence et à la commémoration des Nippo-Canadiens dans le quartier historique Powell Street (Paueru) de Vancoucer. Son projet de rédaction actuel est un recueil de nouvelles interreliées, pour le moment intitulé Hotel Blue. Angela est titulaire d’un baccalauréat en études anglaises (Université de Victoria), d’une maîtrise en études socioculturelles de la santé (Université Queen’s) et d’un certificat en création littéraire (Université Simon-Fraser). Pour de plus amples informations : www.angelamarianmay.com, @angelamayyyy (Twitter), @paperandplot (Instagram).